Le bodybuilding, c'est chiant...

  • person Louis-Axel Guyot
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Le bodybuilding, c'est chiant...

Les amis, salut à tous ! Aujourd’hui, on parle de bodybuilding.

Et pour être plus précis, on parle de l’aspect compétition du bodybuilding.

Je n’ai jamais vraiment parlé de compétitions de bodybuilding sur le blog, donc il était temps.

Même si c’est quelque chose que je suis de près, parce que je suis moi-même passé par la case compétition, je n’ai jamais parlé des compétitions en elles-mêmes.

Je n’ai jamais fait de récap des résultats des grands concours, alors que c’est quelque chose qui m’intéresse chaque année.

Je connais le nom de tous les Misters Olympia depuis 1965, je sais quels sont les meilleurs bodybuilders actuellement, et pourtant, je n’en ai jamais parlé sur ma chaîne.

Et tu sais pourquoi ?

Le problème des compétitions de bodybuilding

Parce que le bodybuilding, ou en tout cas regarder des compétitions de bodybuilding, c’est ultra chiant.

Et c’est ce qui explique en partie pourquoi ce sport n’est pas si populaire que ça.

Et quand je dis ce sport, je ne parle pas de la musculation qu’on pratique tous en salle, je parle bien des événements sportifs qui ont lieu toute l’année.

On peut se demander pourquoi les gens ne suivent pas les compétitions de bodybuilding comme ils suivent certains matchs de foot ou de tennis, ou comme ils suivent les Jeux olympiques.

Et la raison n’est pas qu’ils n’y connaissent rien, après tout, moi, je regarde bien le lancer de marteau ou le saut à la perche pendant les Jeux olympiques alors que je n’y connais absolument rien.

Alors que pour le bodybuilding, même si c’est quelque chose qui me passionne, je ne regarde jamais les compétitions en elles-mêmes, je me tiens juste au courant en consultant directement les résultats.

Et si les compétitions de bodybuilding fonctionnent aussi mal auprès du grand public, c’est à cause de deux choses.

La première, c’est parce que ça fait peur

Quand on n’est pas habitué et qu’on ne connaît pas ce sport, ça fait peur.

Mais est-ce qu’on peut vraiment blâmer le grand public d’avoir une réaction de rejet immédiat lorsqu’il voit ça ?

C’est d’ailleurs exactement pour cette raison que les catégories bikini, men's physique et classique physique ont été ajoutées au grand show bodybuilding, et même aux plus petites compétitions.

Ce sont d’ailleurs les catégories qui ramènent le plus de participants, et qui sont les plus « marketable ».

On est d’accord que les physiques de ces catégories sont également ultra-impressionnants, mais potentiellement moins effrayants que celui d’un bodybuilder de 130 kilos.

Ce qui fait qu’un sport peut être populaire, c’est sa capacité à rassembler un maximum de personnes.

L’exemple parfait, c’est le foot. Même si évidemment, c’est bien différent du bodybuilding, parce que c’est un sport collectif historique dans lequel la France excelle.

Mais si demain je te dis qu’un bodybuilder français participe et a de grandes chances de gagner le plus grand concours de bodybuilding au monde, ça ne t’intéresserait pas plus que ça.

Jamais tu ne diras à tes potes : « Venez, on se commande une pizza et on regarde Mr Olympia. »

La deuxième raison pour laquelle les compètes fonctionnent aussi mal, c’est parce que c’est ultra chiant

En tant que spectateur, il n’y a rien de plus ennuyeux qu’une compétition de bodybuilding.

En vrai, je préfère largement regarder une compétition de CrossFit qu’une compétition de bodybuilding. Ça, au moins, c’est dit.

Je te dis ça alors que j’ai assisté à de grandes compétitions en tant que spectateur.

Les plus grandes auxquelles j’ai assisté étaient Mr Olympia en 2015, lorsque j’étais à Las Vegas avec Optimum Nutrition, et puis les Arnold Classic au Brésil, à Madrid et à Barcelone.

Le problème des compètes de body, c’est que c’est long, et qu’il ne se passe pas grand-chose. Les compétitions durent plusieurs heures, et c’est vachement répétitif.

On regarde des gars ou des femmes monter sur scène et faire quelques poses dans un silence un peu gênant, pendant deux heures, quand la compétition se déroule bien.

Chez les amateurs, c’est beaucoup plus long.

En fait, c’est un peu comme regarder Miss France, mais sans les jolies femmes. Autant te dire que ça perd pas mal d’intérêt.

Mais en réalité, quand on y réfléchit, c’est quand même très compliqué de trouver un moyen de rendre les compétitions plus engageantes et plus entraînantes.

Le fait qu’il n’y ait pas de performance à proprement parler dans ces compètes fait qu’elles deviennent moins sympas à regarder.

Ce qui nous encourage à regarder du foot, du tennis, de l’athlétisme ou même du CrossFit, c’est qu’il y a une vraie bataille, basée sur des performances, et pas juste une démonstration de muscles jugée par une dizaine de mecs à l’avis très subjectif.

Certaines fédérations de bodybuilding ont essayé de rendre ça plus attractif

J’ai fait ma première compétition en juin 2011 à Miami dans une fédération qui s’appelle « Muscle Mania », que tu connais peut-être.

Le problème, c’est que pour attirer le grand public, il faut forcément s’éloigner un peu de l’aspect hardcore du bodybuilding.

Donc à Muscle Mania, il y a des costumes, il y a des shows fitness, en clair et sans blaguer, ça se rapproche plus de Miss France que de Mr Olympia.

Bon, j’exagère un peu, mais quand on voit ça, on peut dire sans trop de risque que les physiques ne sont pas vraiment jugés.

Ceci dit, je ne regrette pas du tout d’avoir participé parce qu’en tant que compétiteur, c’était une super expérience. Mais en tant que spectateur, il faut dire ce qui est, ce n’est pas terrible.

Dorian Yates, bodybuilder légendaire, et ses partenaires, se sont aussi essayés à créer un événement pour la communauté bodybuilding avec la Super League, une compétition un peu bordélique qui a eu lieu en 2017 où le principe était d’allier des épreuves de performance avec des prises de mensurations.

Donc, pas de jugements subjectifs et pas de posing non plus.

Chaque participant devait performer sur huit mouvements de musculation, et leurs scores étaient mis en relation avec leur poids de corps pour obtenir une note.

Puis les participants étaient mesurés pour obtenir une deuxième note et les deux étaient ajoutées pour obtenir le super score.

Ceux qui suivent l’actu du bodybuilding en ont forcément entendu parler, parce que mine de rien, l’événement était soutenu par quelques personnalités du bodybuilding, comme Rich Piana, Mike O’Hearn et CT Fletcher.

Et la première compétition était même sponsorisée par Nike et bodybuilding.com.

Il y avait même de grands noms qui étaient rattachés à la première compétition, comme Kai Greene, Johnny Jackson et Branch Warren.

Malheureusement, cette Super League n’existe plus, et n’aura tenu au final que quelques mois. Mais peut-être que le sauveur dans cette histoire, ce sera Dwayne Johnson.

Pour ceux qui suivent son actu, tu as sûrement remarqué que c’est un fan de la première heure de bodybuilding.

On a pu le voir assister à plusieurs Mr Olympia ces dernières années. Il a même produit un reportage en 2017, je crois, sur la compétition.

Et déjà, on pouvait sentir que quelque chose se tramait, parce qu’on sait à quel point ce gars est aussi un bon businessman.

Ce n’est pas innocent de sa part d’assister à plusieurs compètes, surtout lorsqu’on sait que la marque Mr Olympia ne va pas hyper bien, que les tickets d’entrée aux compétitions se vendent de moins en moins bien, et que les expos ramènent moins de monde qu’il y a 10 ans.

Et voilà qu’il y a quelques mois, ils annoncent le lancement de la première « Athleticon », qu’il organise en partenariat avec son ex-femme, qui est une ancienne compétitrice, et qui est maintenant la femme du coach de Dwayne Johnson, et qui gère aussi sa société de production de films.

C’est un peu le bordel tout ça ! La première Athleticon aura lieu en octobre 2020, et pour l’instant, on ne connaît pas grand-chose de l’événement.

A priori, on peut imaginer que ce sera une expo du genre Arnold Classic, avec des compétitions dans plusieurs sports différents.

Mais en tout cas, il est clair que l’objectif de Dwayne Johnson, c’est d’ouvrir encore plus la culture physique, et de rendre le tout le plus lucratif possible, évidemment, il ne faut pas déconner non plus.

En tout cas, je pense que les compétitions de bodybuilding vont continuer à exister, mais probablement sous une forme différente.

Et franchement, ce n’est pas plus mal. S’il faut compter sur Dwayne Johnson pour nous produire quelque chose de divertissant, tout en conservant l’ADN de la musculation, eh bien, je soutiens le projet à 100 %, et franchement, j’ai même hâte de voir ce qu’il nous réserve.

Avec quelqu’un d’aussi passionné que lui, et avec une fibre business aussi développée que ses fibres musculaires, normalement, on devrait avoir quelque chose de pas mal du tout.

Mais le problème, c’est que ça reste aux États-Unis. Si on veut parler de la France, là, on fait face à un gros problème, parce que les compétitions bodybuilding en France, ce n’est pas juste ennuyeux, c’est carrément une torture.

Ce n’est pas surprenant de voir que les gens qui assistent à ces compètes en France sont soit les compétiteurs qui attendent leur tour, soit la famille et les amis de ces compétiteurs.

Et encore, on ne va pas à une compète pour le plaisir ou la beauté de ce sport, ça, c’est sûr.

Et toi, qu’est-ce que tu penses des compétitions de body ?

Tu as déjà assisté à une compète ? Est-ce que tu trouvais ça ennuyeux ou au contraire divertissant ?

Nous, on se retrouve dimanche prochain pour un nouveau sujet. À plus !